grâce

Il n’y en a pas qu’une ! Grâce est un mot très ancien en français, puisqu’il remonte au X^e siècle, et son sens a largement évolué avec le temps.

Au départ, une grâce, c’est une faveur accordée à quelqu’un, sans que cette faveur lui soit due. Dans la plupart des cas, elle est accordée par Dieu. Grâce est ici synonyme de bénédiction. C’est ce sens qu’on emploie dans certaines expressions désuètes, comme l’an de grâce 1250.

Quand on dit d’une personne qu’elle est touchée par la grâce, ou qu’elle est en état de grâce, c’est une évolution de ce même sens. On veut dire par là, non pas qu’elle est bénie de Dieu (sens propre), mais que rien ne peut l’atteindre, qu’elle semble largement au-dessus des autres dans un domaine.

Ensuite, le sens de « faveur accordée à quelqu’un » s’utilise aussi en dehors du contexte religieux. Une grâce, c’est une faveur qu’on accorde à une personne alors qu’on n’y est pas obligé, qu’on ne lui doit rien. C’est ce sens qu’on trouve dans l’expression coup de grâce, « coup qui achève un ennemi », avec l’idée qu’on fait la faveur à son ennemi vaincu de lui ôter la vie pour préserver son honneur.

Glissement de sens, en conservant la même idée : le mot grâce désigne une remise de peine ou une annulation de sa peine accordée à un condamné par un chef d’État. On parle par exemple de grâce présidentielle.

Ce mot désigne aussi l’apparence agréable d’une personne, le charme qui se dégage de sa façon d’être. Exemples : un enfant plein de grâce, la grâce d’une danseuse, marcher avec grâce. Ça s’applique parfois aux animaux (la grâce d’une biche) ou aux objets, aux productions artistiques : un tracé plein de grâce.