Quelle est l’origine du mot eau ?
Le nom féminin eau n’a pas toujours eu la forme qu’on lui connaît aujourd’hui. Il provient du mot latin aqua. Mais quel chemin a-t-il suivi pour se transformer à ce point ?
Avant d’arriver en français, le mot latin aqua a déjà connu un long cheminement en latin tardif. De aqua, prononcé [akwa], la prononciation a évolué vers [agwa] au IVe siècle, puis vers [awa], [ɛwa] (« è-oua ») et enfin [ɛwə] (« è-oueu »).
C’est sous cette forme, écrite ewe, que le mot est arrivé en ancien français, au XIe siècle. Dans les textes des XIIe et XIIIe siècles, on rencontre la forme écrite eaue, prononcée à peu près [eovə] (« é-o-veu »), avec un [v] à peine audible.
C’est au début du XVIIe siècle que ce e final disparaît et que le mot eau prend sa forme actuelle, du moins à l’écrit. Car à l’oral, le mot se prononce encore [eo] (avec le son [e] à peine prononcé) jusqu’au XVIIIe siècle, ou [jo] (« yo ») dans le parler populaire parisien.
Sa longue évolution, marquée par une forte érosion, aura conduit au grand écart qu’on observe aujourd’hui entre sa forme écrite avec un trigramme vocalique et sa forme orale en une seule voyelle, [o].
Quels sont les mots de la famille de eau ?
Certains mot formés avec la racine latine aqua sont apparentés à eau. On peut citer aquatique, aqueduc, aquarium.
D’autres mots cousins de eau sont issus de formes régionales du mot ou de branches n’ayant pas subsisté. C’est le cas de évier (un descendant du latin tardif aquarium), aigue-marine, aiguail.
Enfin, les mots composés formés avec eau appartiennent bien sûr à la famille du mot : chauffe-eau, eau-forte, eau-de-vie, mais aussi verseau.