Quel est le pluriel du mot cheval ?
Le pluriel de cheval, c’est chevaux, pourquoi ? Quelqu’un a-t-il un doute ? Ah, il semblerait qu’il y ait une rumeur : « dans la nouvelle orthographe, le pluriel de cheval est des chevals ».
On peut chercher partout, aucune autorité linguistique francophone n’a jamais proposé de transformer le pluriel des chevaux en des chevals. Les Rectifications de l’orthographe de 1990 traitent effectivement du pluriel des emprunts (des scénarios) et des mots composés (un compte-goutte, des compte-gouttes), mais aucune trace de la moindre mention des mots en -al.
La rumeur, venue du Québec, est infondée. Cela conduit même divers dictionnaires – comme celui que vous lisez présentement – à la démentir en mentionnant explicitement que le pluriel des chevals est toujours incorrect. Tout au plus le rencontre-t-on dans le langage de jeunes enfants, ou chez des auteurs qui cherchent à produire un effet de style.
Au fait, pourquoi le pluriel de cheval est-il chevaux ?
Pour une majorité des mots en -al, l’irrégularité au pluriel (-aux) est ancrée depuis plusieurs siècles. En ancien français, leur pluriel était bien formé en ajoutant un s, ce qui donnait par exemple des chevals. La prononciation de cette forme a évolué (en [ʃəvaus], « che-va-ouss ») et a fini par se noter chevaus.
L’écriture manuscrite de l’époque était riche en abréviations. L’une d’elle consistait à noter la finale -us par un trait barré. Celui-ci a été confondu avec la lettre x… Interprétée par erreur comme chevax, cette forme a été « corrigée » en chevaux. C’est ainsi que les pluriels en -aux nous sont parvenus.