gaieté

Le mot gaieté ne possède pas une seule graphie, mais trois : gaieté avec un e muet, gaîté avec un accent circonflexe et gaité sans e et sans accent circonflexe.

Les deux premières sont les orthographes traditionnelles du mot, en usage depuis plusieurs siècles. Quant à la dernière, gaité, elle a été proposée par les rectifications orthographiques de 1990, même si elle était déjà en usage auparavant.

Depuis le milieu du XVIII^e siècle, la graphie la plus utilisée est gaieté. On peut considérer que c’est la forme principale du mot.

Apparue vers le milieu du XVIII^e siècle, la variante gaîté lui a longtemps fait concurrence, avant de décliner à partir du milieu du XIX^e siècle. Elle demeure dans des noms propres (noms de rues, d’arrêts de bus) : théâtre de la Gaîté-Montparnasse.

Quant à la graphie gaité, attestée bien avant 1990 mais longtemps restée minoritaire, elle est devenue très courante dans les écrits informels.

Autrefois, ce mot s’est écrit gayeté, avec un y. Cette graphie notait l’ancienne prononciation du mot, en trois syllabes : [gɛjəte] (« guè-ye-té »). Le passage à la graphie gaieté est lié au changement de prononciation du mot, à son passage à deux syllabes.

L’apparition de la forme gaîté semble aussi liée à la prononciation du mot, dans la mesure où l’accent circonflexe a été utilisé pour noter l’allongement de la première syllabe. Mais la prononciation avec [ɛ] long a disparu peu à peu, et l’accent circonflexe a perdu son utilité. D’où peut-être le côté désuet associé à l’orthographe gaîté.

Un mot qui possède trois orthographes correctes, ce n’est pas commun, et ça n’aide pas à faire son choix. On vous propose d’opter entre gaieté, qui reste la forme principale, la plus fréquente, et gaité, de plus en plus courante dans les écrits du quotidien.

Avoir le choix entre plusieurs possibilités n’empêche pas de faire des erreurs ! Attention à une forme erronée qui circule : on n’écrit pas gaiété avec un accent aigu sur le e du milieu.