C’est quoi, une 92i ?
Une 92i (on prononce 9-2 en séparant les deux chiffres), c’est une jeune femme du département des Hauts-de-Seine, situé à l’ouest de Paris. Ou plutôt, c’est un stéréotype de jeune femme des quartiers populaires qui prend soin de son apparence. Ce stéréotype apparaît en particulier dans des vidéos de maquillage, sur les réseaux sociaux.
Les femmes qualifiées de 92i adoptent un style et un maquillage caractéristiques. Le stéréotype de la 92i a un teint très mat, des cheveux noirs longs et très raides, des faux cils, des sourcils épais taillés précisément, des lèvres gonflées, une manucure.
Coquette, elle tente de s’habiller de manière stylée mais avec des vêtements abordables, pas des marques de luxe. Elle écoute du Booba, elle fume la chicha, elle raffole de la pâte à tartiner El Mordjene.
La connotation du mot 92i oscille entre deux pôles opposés : la revendication fière et la stigmatisation blessante, notamment quand on l’oppose aux jeunes filles du seizième arrondissement, de l’autre côté du périphérique.
Que les jeunes filles du 92 soient dénommées à partir de ce numéro de département, on peut le concevoir – mais à quoi correspond le i de 92i ?
En fait, la notion de 92i va bien au-delà du sens qu’on vient de décrire. 92i, c’est aussi le nom d’un label musical créé par le rappeur Booba, ainsi qu’un collectif de rappeurs réunis autour de lui. Au-delà de ça, on retrouve ce mot dans plusieurs de ses chansons, dès la fin des années 1990.
Par ce terme, le chanteur exprime sa connexion avec le département des Hauts-de-Seine, où il est né, et revendique le fait que ce département est un vivier pour la création. Venons-en à la lettre i : c’est l’initiale de injection. Ce mot fait référence au moteur des voitures de sport.