canut

L’origine du mot canut, qui désignait un ouvrier travaillant dans l’industrie de la soie à Lyon ou dans les environs, n’est pas connue avec certitude. Plusieurs hypothèses circulent à son sujet.

L’hypothèse la plus répandue, c’est que le mot canut soit lié à canette, qui désigne une bobine creuse utilisée par les tisserands. Un canut serait alors une personne qui utilise une telle bobine. Cependant la fin de mot en -ut ne correspond à rien de connu.

Une autre hypothèse rattache canut au mot latin canutus, qui signifie « blanc brillant, argenté », par l’intermédiaire de l’italien canuto, « chenu ». Mais alors il est difficile de comprendre l’évolution de sens qui a abouti au sens de canut.

On rapproche aussi le mot canut, apparu au XVIII^e siècle, d’un autre mot canut du XIV^e siècle, qui désignait un ouvrier produisant du taffetas. Mais quatre siècles séparent les deux mots et la trace se perd.

Au départ, le mot canut n’était employé qu’à Lyon, c’était un régionalisme. Le mot était plutôt péjoratif et principalement employé à l’oral ; les canuts eux-mêmes préféraient se dénommer ouvriers de la fabrique, le mot fabrique désignant ici l’industrie de la soie.

Avec les révoltes des canuts dans les années 1830-1840, le mot canut se diffuse partout en France. Plus tard, avec l’invention et le développement de la viscose, le métier de canut disparaît dans le premier tiers du XX^e siècle, mais le mot est encore largement employé en référence à l’histoire locale (Maison des Canuts, boulevard des Canuts, etc.).