épigone

Voilà un mot très rare en français, qui s’emploie dans un style soutenu. Il désigne un successeur qui n’est qu’une mauvaise imitation de l’original, une pâle copie qui rappelle lointainement son modèle. Mais quelle est l’origine du mot épigone ?

Le mot épigone est emprunté du grec ancien epigonos, qui désigne un descendant, un héritier. Ce mot est formé à partir de epi, « après », et de gonos, « né ». Il appartient à la famille du verbe grec epigignomai, « naître après ».

Le mot grec est le singulier de epigonoi. Ce mot était surtout connu comme nom propre (Epigonoi), dans la mythologie grecque. Il désigne les descendants des sept chefs qui avaient combattu contre Thèbes, durant la guerre des Sept Chefs.

Pour venger leurs pères vaincus, les Épigones (Diomède, Thersandre, Alcméon…) attaquent Thèbes à nouveau et remportent la victoire, peu avant la guerre de Troie.

Le mot épigone est passé en français au milieu du XVIII^e siècle, en référence à l’épisode de la mythologie grecque qu’on vient de voir.

Il obtient un sens figuré à la fin du XIX^e siècle, celui de « personne qui appartient à la deuxième génération d’une école (artistique, philosophique) ». Un épigone n’était pas présent au moment où le mouvement a été lancé, il en est l’héritier, le successeur.

De là, ce mot a progressivement acquis une valeur péjorative. Désignant un continuateur de l’œuvre de quelqu’un (même de très ancien), un épigone n’en est alors qu’un imitateur, une pâle copie.