merci

Le mot merci vient du latin merces qui voulait d’abord dire « salaire, récompense » et qui a pris plus tard le sens de « grâce, faveur d’épargner quelqu’un ». Les auteurs latins de la période chrétienne l’ont ensuite utilisé en particulier avec le sens de « pitié, grâce céleste ».

En français, merci a donc d’abord eu le sens de « grâce, pitié, miséricorde ». Ce sens nous est parvenu dans des expressions comme sans merci (« sans pitié »), Dieu merci (« grâce à Dieu »), ou à la merci de (on tenait quelqu’un à sa merci quand on fixait le prix de sa libération, le prix pour lui faire grâce).

De nos jours, le mot merci s’emploie principalement comme interjection, pour remercier quelqu’un d’avoir fait quelque chose. Cet emploi remonte au XII^e siècle, époque à laquelle on disait grand merci. Cet emploi provient du sens de « grâce » que pouvait prendre le mot merci. On le retrouve d’ailleurs dans d’autres langues comme l’espagnol ou l’italien : gracias, grazie.

D’autre part, dans le langage amoureux, merci a signifié « faveur », à partir du XIII^e siècle, notamment dans l’expression don d’amoureuse merci, qui a disparu de l’usage aujourd’hui.

Merci était d’abord un nom féminin, ce qui se voit dans l’expression à la merci de. Il est devenu masculin avec l’expression grand merci : en ancien français, le mot grand avait la même forme au masculin et au féminin. La forme grande pour le féminin ne s’est généralisée qu’à partir du XVI^e siècle, et ne s’est pas appliquée aux expressions et aux composés qui existaient déjà, comme grand-mère, grand-rue ou encore grand merci.

Mais du coup, plus tard, on a cru que grand merci était au masculin, et ce masculin a été généralisé dans des expressions comme un grand merci, un immense merci, un merci aurait suffi, etc.