travailler

Le verbe travailler provient du latin vulgaire tripaliare, signifiant « torturer ». Ce verbe est dérivé du nom tripalium, qui désigne un instrument de torture à trois pals. Dans le mot travailler, il y a donc originellement les notions de torture, de souffrance, de douleur.

Ces notions sont toujours présentes dans certains sens du mot. En effet, travailler peut prendre les sens de « supporter un poids, supporter une charge, éventuellement en se déformant » (poutre qui travaille), de « faire subir une série d’opérations pour obtenir un résultat » (travailler la pâte), de « soumettre à une souffrance morale » (la mort de sa mère le travaille), etc.

Entrons un peu plus dans le détail. Durant une dizaine de siècles, plusieurs groupes de sens se sont développés en parallèle. Le premier prend la direction de « faire souffrir, faire mal (en torturant, en frappant) ».

En parallèle, dès le XII^e siècle, apparaît le sens de « subir les douleurs de l’accouchement ». Dans ce groupe de sens, le verbe prend progressivement la direction de « faire une activité qui fatigue, qui demande un gros effort ». Ce qui débouche sur « exercer une activité dans le but de gagner de l’argent », avec disparition progressive de la notion de souffrance.

Dernier groupe, celui de « soumettre une matière à une force (pour obtenir un effet) ». Ce sens finit par s’appliquer au corps (travailler ses abdos) et à l’esprit (travailler au sens de « étudier »).