Comment écrire au temps pour moi ?
Si vous vous posez cette question, c’est peut-être parce que vous avez appris récemment que cette expression s’écrivait au temps pour moi, alors que vous aviez toujours pensé qu’on l’écrivait autant pour moi. Rassurez-vous, vous n’êtes pas seul !
Voilà exactement le type d’expression courante à l’oral mais qu’on voit rarement écrite, et dont on se fait une image mentale, ce genre d’expression dont on ne perçoit pas forcément le rapport entre son sens et les mots qui la composent… jusqu’à ce jour où on la voit écrite. Sauf que là, le sens de au temps n’est pas forcément plus clair que ne l’était celui de autant.
D’où vient cette expression ?
Disons-le au conditionnel. L’expression au temps pour moi s’emploie pour reconnaître une erreur sur laquelle on souhaite revenir. Elle serait d’origine militaire. Les soldats marchant au pas suivent des temps, et lorsque l’un d’entre eux n’est plus en rythme, on revient alors au temps (précédent) pour lui. C’est ce sens de « revenir à un état précédent » que l’on retrouverait dans l’expression actuelle, reprise en dehors du contexte militaire.
Est-il faux d’écrire autant pour moi ?
Il n’est pas faux d’écrire autant pour moi ! En réalité, c’est même l’orthographe la plus fréquente pour cette expression. Elle est reprise dans plusieurs dictionnaires, même si elle est parfois critiquée. L’expression au temps pour moi a subi ce que les linguistes appellent « démotivation » : elle a perdu le lien qui unissait ses composantes avec son sens, laissant le champ libre à d’autres interprétations, et donc ici à une autre orthographe. Ceux qui critiquent l’orthographe autant pour moi cherchent donc à rendre vivant ce lien entre l’orthographe au temps pour moi et l’origine supposée de l’expression.