marabout

Au départ, un marabout, c’est au Maghreb un homme pieux, qui vit dans la dévotion, un maître spirituel qui vulgarise l’islam auprès de la population. En retour, la population locale lui voue un culte, elle lui attribue des bienfaits ou des miracles. À sa mort, on érige pour lui une petite chapelle surmontée d’un dôme, également appelée marabout.

Mais ce mot a connu un glissement de sens en Afrique subsaharienne. Là-bas, un marabout, c’est une sorte de sorcier, de chaman, à qui la population locale attribue des pouvoirs surnaturels : guérison, voyance, envoûtement, protection, etc.

Les pratiques des marabouts sont variées (rituels, fabrication de grigris, etc.) et influencées par diverses pratiques religieuses empruntées au christianisme, à l’islam, aux religions animistes, au vaudou.

Des marabouts exercent aussi en France, où ils sont surtout connus pour les tracts publicitaires qu’ils distribuent, sur lesquels figure la longue liste de leurs fantastiques pouvoirs : retour immédiat de l’être aimé comme un chien vers son maître, attraction de clientèle, désenvoûtement, même dans les cas les plus désespérés.

Effectivement, le mot marabout désigne également un oiseau, un grand échassier carnivore au bec massif, dont les plumes étaient utilisées comme ornements de chapeaux ou de vêtements. Cet oiseau a été appelé ainsi car le mot arabe dont provient marabout désigne la cigogne dans cette langue, un animal sacré dans les pays arabes (les deux oiseaux se ressemblent vaguement).