Comment se prononce le mot dégingandé ?
Le mot dégingandé qualifie quelqu’un qui possède une démarche disloquée à cause de sa grande taille ou de ses longs membres. Mais comment prononcer ce mot ? Dit-on [degɛ̃gɑ̃de] (« dé-gain-gan-dé ») ou bien [deʒɛ̃gɑ̃de] (« dé-jin-gan-dé ») ?
Ces deux prononciations se rencontrent ! Voyons à quoi elles correspondent. La prononciation considérée comme correcte est « dé-jin-gan-dé », avec le son [ʒ]. À l’écrit, ce son se note par un g (rappelons qu’un g suivi de la voyelle i se lit normalement [ʒ]).
Cependant, il est courant d’entendre dégingandé prononcé [degɛ̃gɑ̃de], donc avec la syllabe « gain ». Cette prononciation, déjà attestée au XIXe siècle, est tellement répandue que la majorité des locuteurs pensent que c’est la seule possible. Allons plus loin : la graphie (erronée) déguingandé avec un u, qui note cette prononciation, se rencontre également.
D’où vient cette prononciation ?
La prononciation avec « gain » pourrait provenir d’un phénomène phonétique : l’assimilation. Concrètement, dans le mot dégingandé, le son [g] qui se trouve dans la troisième syllabe influence la consonne de la deuxième syllabe, qui finit par se prononcer [g] également.
Quelle prononciation choisir ?
Ainsi, les deux prononciations se rencontrent mais elles n’ont pas le même statut. La prononciation [deʒɛ̃gɑ̃de] correspond à la norme, c’est la seule qui soit reconnue par les dictionnaires. Cette prononciation est défendue bec et ongles par ceux qui savent que c’est celle d’origine.
En face, la prononciation [degɛ̃gɑ̃de] est régulièrement critiquée car elle ne correspond pas à la forme écrite du mot. Mais elle est devenue tellement courante qu’il est difficile de considérer que c’est une erreur…