Que veut dire le mot cul-de-jatte ?
Le mot cul-de-jatte désigne de manière péjorative une personne qui n’a pas l’usage de ses jambes, en particulier dans le cas où elles ont été amputées. Dans un registre neutre, on dit plutôt personne amputée, personne paraplégique.
Au sens figuré, ce mot s’applique à une personne qui a des moyens intellectuels limités. Là encore l’emploi du mot cul-de-jatte est péjoratif, voire insultant.
Le mot cul-de-jatte est-il vraiment péjoratif ?
La connotation du mot cul-de-jatte, qui fait référence à une personne en situation de handicap, semble changer depuis le début du XXIe siècle. Auparavant, ce terme était neutre, voire plaisant : il était perçu comme une façon amusante de désigner une personne n’ayant pas de jambes.
Illustration de cette connotation plaisante dans une chanson de Georges Brassens, La Mauvaise Réputation (1952) : « Tout le monde se rue sur moi / Sauf les culs-de-jatte, ça va de soi ».
Au XXIe siècle cependant, le contexte change lorsque des questions politiques liées au handicap émergent : comment garantir une meilleure accessibilité des infrastructures aux personnes en situation de handicap ? Comment mieux les intégrer dans la société ? De quelles discriminations sont-elles victimes ?
Certaines questions trouvent une réponse dans le langage. En effet, il est reproché à certains mots de véhiculer une perception négative et discriminante des personnes désignées. C’est le cas pour cul-de-jatte (qui compare de manière peu flatteuse la forme du corps à celle d’un objet), mais aussi pour sourd-muet, pour handicapé mental et d’autres.
Dans le langage administratif, on emploie le terme plus générique de personne à mobilité réduite, ou PMR, pour parler d’une personne qui se déplace en fauteuil roulant. Ce terme présente l’avantage de ne pas préciser le handicap de la personne et donc de ne pas la réduire à son handicap.