gésir

Gésir, c’est l’infinitif d’un verbe qui se rencontre plus souvent sous ses formes conjuguées : elle gisait, il gît, gisant. Ce verbe, qui appartient au registre littéraire, signifie « être couché, être étendu et ne plus bouger » et par extension « être mort, en position allongée ».

Il s’est d’abord employé au sujet de personnes mortes, ou de cadavres d’animaux. Exemple chez Jules Verne : « Deux bœufs et trois chevaux gisaient sur le sol, foudroyés comme les autres. Leurs cadavres étaient déjà froids » (dans Les Enfants du capitaine Grant).

L’emploi du verbe gésir s’est étendu aux objets, notamment quand ils sont en mauvais état. Son sens est alors proche de « être éparpillé à même le sol ».

Au sens figuré, gésir veut dire « se trouver (dans), résider (dans) ». Exemple chez Gustave Flaubert : « C’est pour cela que j’aime tant le lyrisme. Il me semble la forme la plus naturelle de la poésie. Elle est là toute nue et en liberté. Toute la force d’une œuvre gît dans ce mystère » (Correspondance).

L’un des emplois du verbe gésir s’est lexicalisé sous la forme ci-gît. Cette formule un peu ancienne pouvait figurer sur des pierres tombales, suivie du nom d’une personne enterrée. Elle est équivalente à ici repose.

Gésir est un verbe défectif, c’est-à-dire qu’il ne se conjugue pas à tous les temps. Et comme on le disait, son infinitif lui-même est très rare. Cela conduit des locuteurs à reconstruire un infinitif à partir des formes conjuguées telles que ils gisaient. Cet infinitif, c’est giser. Bien qu’il comporte une part de logique, il est considéré comme une erreur.