iconoclaste

Dans son sens le plus courant aujourd’hui, le mot iconoclaste qualifie une personne qui ne fait pas comme les autres, qui va contre les codes établis dans une discipline donnée. Ce mot est un peu devenu synonyme de anticonformiste. Dans le même ordre d’idée, iconoclaste qualifie une personne qui va contre les idées reçues, contre la pensée dominante. Ces sens sont devenus courants en français à partir des années 1970.

Mais ces deux sens, les plus récents, sont adoucis par rapport à celui dont ils découlent : « qui s’oppose aux traditions et cherche même à y mettre fin, éventuellement par la violence ».

Ce sens, qui est devenu rare, provient lui-même d’un autre sens du mot iconoclaste, disparu aujourd’hui : « qui s’oppose à la représentation du divin, au point de vandaliser ces représentations par idéologie religieuse ». Par extension, on a aussi qualifié d’iconoclaste une personne qui détruit une œuvre d’art, pas forcément religieuse, par idéologie.

Le mot iconoclaste contient deux racines grecques qui signifient respectivement « image, représentation » et « brisé, rompu ». Le mot grec dont provient iconoclaste s’employait sous l’Empire byzantin pour désigner une personne qui s’opposait à l’adoration des images saintes et qui allait jusqu’à les détruire.

Dérivé de l’adjectif, il y a d’abord le nom iconoclasme, qui désigne la doctrine des iconoclastes, ou plus souvent l’attitude d’une personne iconoclaste.

Iconoclaste et iconoclasme appartiennent à la famille du mot icône, qui a d’abord désigné une peinture religieuse d’Europe de l’Est, avant de connaître diverses évolutions sémantiques.