monotone

Le mot monotone est un adjectif qui signifie littéralement « qui est toujours sur le même ton, qui ne varie pas ». On parle notamment de voix monotone, de chant monotone, de flow monotone.

Le mot monotone exprime donc une idée de régularité, de manque de variation. De là, le sens s’est étendu à une idée de répétitivité, d’absence de surprise, à laquelle on associe une notion d’ennui. Exemples : une vie monotone, un paysage monotone, une personne monotone. Rarement, le sens de monotone va plus loin que l’ennui et laisse entendre une idée de tristesse : un temps monotone et gris, ces fleurs rendront la chambre moins monotone.

Le mot monotone prend un sens particulier en mathématiques. Une fonction monotone est une fonction qui évolue toujours de la même façon : elle est toujours croissante ou toujours décroissante. De la même façon, une suite toujours croissante est appelée suite monotone, tout comme une suite toujours décroissante.

On retrouve ce mot dans un poème de Paul Verlaine, Chanson d’automne (1866), qui commence ainsi : « Les sanglots longs des violons de l’automne blessent mon cœur d’une langueur monotone ». Ce poème a inspiré d’autres auteurs et chanteurs par la suite, dont Charles Trenet et Serge Gainsbourg. Cette première strophe, légèrement modifiée, a été utilisée par Radio Londres en juin 1944 pour annoncer le débarquement de Normandie.

L’adjectif monotone a plusieurs équivalents : monocorde, uniforme, uni et plat pour l’idée de répétitivité ; banal et quotidien pour l’idée d’absence de surprise ; ennuyeux, lassant, endormant, barbant, rasoir pour l’idée d’ennui ; morne, terne, fade quand l’ennui tire sur la tristesse.