Que veut dire le mot paria ?
Le mot paria s’est d’abord employé en référence au système de castes en usage en Inde : il désigne les membres d’un groupe tellement dévalué socialement qu’il est hors caste. De nos jours, on les appelle plutôt intouchables (le mot a émergé au milieu du XXe siècle) ou dalits (depuis les années 1990).
Les parias sont considérés comme des personnes impures et ils sont discriminés : il ne peuvent pratiquer que des métiers jugés impurs (boucher, gardien de cimetière, mendiant, etc.), leur contact est considéré comme une souillure (par exemple ils ne peuvent pas partager un puits avec les membres d’une autre caste).
Au milieu du XXe siècle, cependant, de nouvelles lois entrées en vigueur en Inde ont théoriquement aboli ce statut et les discriminations dont les parias étaient victimes, si bien que leur situation s’est améliorée.
Quel est le sens figuré de paria ?
À partir du XIXe siècle, le mot paria a été repris au figuré pour désigner une personne exclue d’un groupe, qui vit en marge de la société, et qui est traitée avec mépris par les membres du groupe. Un paria, c’est alors quelqu’un qui est mis au ban, ostracisé, banni, qui n’a aucune chance de participer aux activités sociales.
Ce mot s’applique aussi à des personnes qui choisissent de vivre isolées du monde, recluses, sans se mêler aux autres. On dit par exemple vivre en paria.
D’où vient le mot paria ?
Paria est emprunté au portugais, qui l’a lui-même repris du mot tamoul parayan, « joueur de tambour ». Il est vrai que les joueurs de tambour formaient un groupe social à part, mais ils ne faisaient pas partie de la caste la plus basse.
En fait, il y a eu une confusion avec un autre mot tamoul à la sonorité semblable, pulliyar, qui désignait bien un membre de la caste la plus basse. Ce mot est parvenu en français, avec le même sens, sous les formes poulia et polea, qui sont donc des synonymes très rares de paria.