quand je me regarde je me désole, quand je me compare je me console

L’expression quand je me regarde je me désole, quand je me compare je me console signifie « on peut avoir une mauvaise opinion de soi-même, mais on se juge moins sévèrement quand on considère aussi les défauts des autres ».

Elle exprime donc l’idée qu’il ne faut pas être trop humble, qu’il faut savoir reconnaître ses qualités et les faire reconnaître aux autres.

Cette maxime figure dans plusieurs recueils de citations, où elle est attribuée à divers auteurs : Talleyrand, Montaigne, Jean-Luc Godard. Cependant ces attributions semblent fausses, car on n’en trouve pas la trace dans les écrits de Montaigne et de Talleyrand.

Attestée en français depuis les années 1960, elle a circulé auparavant sous d’autres formes, en étant attribuée à diverses personnalités. Ainsi, François Arago, en 1854, attribue au scientifique Jean Sylvain Bailly la formule « quand je m’examine, je me trouve un pygmée ; quand je me compare, je me crois un géant ».

En 1887, un autre auteur croit citer Mirabeau : « humble quand je me considère, fier quand je me compare ». Un autre met la maxime suivante en exergue d’un ouvrage, sans l’attribuer à quiconque : « je m’estime peu quand je m’examine ; beaucoup, quand je me compare ».

Signalons enfin que plusieurs auteurs de la seconde moitié du XIX^e siècle attribuent à l’abbé Maury, un religieux et écrivain français, des formules et des répliques très proches : « quand je me juge, je me trouve peu de chose (…) quand je me compare, j’ai un peu meilleure opinion de moi » ; « quand je me considère, je sens que je ne suis rien, mais quand je me compare, c’est différent » ; « je suis sévère pour moi quand je me juge, et plus indulgent quand je me compare ».