schlague

Il y a deux mots schlague. Le premier fait référence à une punition ou à une manière autoritaire de se faire obéir, le second à une personne.

Le premier sens de schlague, qui n’est plus employé aujourd’hui, c’est « punition en usage jusqu’au début du XIX^e siècle dans les armées allemande et autrichienne, qui consistait à donner des coups de baguette sur le dos d’un soldat ».

Il en découle un deuxième sens, qui est toujours en circulation dans l’expression à la schlague. Mener quelqu’un à la schlague, c’est faire obéir quelqu’un avec brutalité et de manière autoritaire. À la schlague est un équivalent de l’expression de force, mais avec plus d’intensité.

L’expression à la schlague s’est fait particulièrement remarquer en mai 2017, dans le débat de l’entre-deux-tours de l’élection présidentielle française, lorsque Marine Le Pen l’a employée, interrompant Emmanuel Macron : « C’est l’Europe à la schlague ! »

Schlague est aussi un mot d’argot des jeunes adultes et des adolescents, qu’on rencontre aussi écrit shlag, shlague, schlag. On trouve aussi les formes gueuch et guesh, obtenues par abréviation du mot en verlan. Tous ces mots désignent une personne mais il est difficile d’en faire un portrait précis.

Selon les cas, le mot schlague peut en effet désigner un toxicomane qui a perdu pied, sale, qui mendie, ou bien une personne louche, ou un bouffon, ou un homme dégueulasse quelle qu’en soit la raison. De manière moins péjorative, ce mot désigne également un gros fainéant, une personne qui reste dans son lit à ne rien faire.

Ce dernier sens a dérivé vers un autre, celui de « fainéantise totale, flemme absolue, nonchalance », qui s’emploie par exemple quand on dit je suis en grosse schlague sur mon lit.