Quelle est l’origine du mot avocat ?
Parle-t-on du fruit ou de la personne qui défend les droits de quelqu’un ? Dans ce dernier cas, rien de remarquable, avocat remonte au latin advocatus, qui avait le même sens. Ce nom dérive du verbe advocare, « appeler (quelqu’un comme conseiller dans un procès) ».
Et donc, le fruit de l’avocatier ?
L’autre mot avocat a fait un plus long voyage. Il est emprunté à l’espagnol abogado, avocado. Mais dans cette langue, il avait d’abord pris la forme aguacate : le passage de cette forme à abogado est due à un croisement avec l’autre mot abogado, qui désigne, comme en français, une personne qui en défend une autre.
L’espagnol aguacate a été emprunté au XVIIe siècle à un mot nahuatl (la langue des Aztèques), ahuacatl, qui désignait déjà le fruit de l’avocatier.
Est-ce que ce mot nahuatl signifie aussi « testicule » ?
La croyance se répand : le mot avocat proviendrait d’un mot nahuatl qui veut dire « testicule ». Qu’en est-il ?
Eh bien… oui ! Selon quelques dictionnaires du nahuatl, le mot ahuacatl possède un deuxième sens qui correspond bien à celui-là. Mais en nahuatl, les termes privilégiés pour désigner cette partie du corps sont plutôt atetl, pactli et chiquiztli.
D’autres mots empruntés au nahuatl
Il y a en français quelques autres mots ayant une origine nahuatl, qui ont la même histoire que avocat. Des mots comme tomate, haricot, chocolat, cacao, qui désignent tous des objets originaires d’Amérique centrale, sont en effet passés par l’espagnol et entrés en français durant la même période historique, marquée par une rencontre entre civilisations et des contacts de langues.