lyrique

Apparu en français à la fin du XV^e siècle, l’adjectif lyrique est emprunté au latin impérial lyricus, qui remonte au grec lyrikos. Les mots latin et grec signifient « relatif à la lyre ». Le mot lyrique est donc de la même famille que lyre, qui désigne un instrument de musique apparenté à la harpe.

Au départ, l’adjectif lyrique qualifiait un poète qui déclamait ses œuvres en s’accompagnant d’une lyre, puis un poème ou un chant destiné à être interprété avec l’accompagnement d’une lyre. Les poèmes en question possédaient certaines qualités rythmiques, qui aidaient à l’expression fervente et exaltée des sentiments.

C’est pourquoi le mot est repris au milieu du XVIII^e siècle au sujet de poèmes de l’époque dont l’auteur exprime ses sentiments intimes. Dès lors, le mot lyrique s’applique à un registre littéraire, à un style d’écriture, caractérisé par l’expression subjective et très marquée des sentiments de l’auteur, qui prend appui pour cela sur le rythme et la musicalité de la langue.

Ensuite le sens de lyrique se détache du support littéraire, écrit. Il qualifie alors de manière ironique ou un peu péjorative une personne (ou ses paroles) que son enthousiasme débordant pousse à adopter un comportement exubérant, extravagant : un élan lyrique.

Au milieu du XVIII^e siècle, un autre groupe de sens se développe, autour de l’idée de spectacle chanté. On qualifie alors de lyrique une œuvre chantée sur scène, en particulier un opéra. On parle d’art lyrique, d’artiste lyrique, pour désigner l’opéra, un chanteur d’opéra, depuis le milieu du XIX^e siècle.