Quelle est l’origine du mot roman ?
Derrière le mot roman, de nombreux sens et emplois, une longue histoire, un lien qui relie l’ensemble. Ce mot apparaît en français au XIIe siècle, pour désigner la langue vulgaire pratiquée dans le Nord de la France, dans une situation de diglossie entre le latin et les langues locales.
Il découle d’un adverbe du latin médiéval, romanice, qui signifie « en gallo-roman, la langue vulgaire (par opposition au latin, toujours) ». Lui-même dérive de romanus, qui voulait dire « gallo-roman ». (On appelait alors gallo-roman l’ensemble des langues issues du latin populaire et parlées dans les Gaules.)
Rapidement, le mot roman acquiert le sens de « long récit structuré, rédigé en roman (la langue) », un sens toujours très vivace aujourd’hui. Les œuvres anciennes les plus célèbres sont le Roman de Renart, le Roman de la Rose, puis les récits de François Rabelais, d’Agrippa d’Aubigné, d’Honoré d’Urfé, etc.
Au XVIIe siècle, le sens ce nom se détourne un peu, prenant une charge ironique et accusatrice : il désigne un récit invraisemblable, autrement dit un tissu de mensonges.
À la même époque, on continue d’appeler roman la langue qui était parlée au XIIe siècle, sauf qu’on l’oppose cette fois au français ! On considérait alors que le roman était un état de langue intermédiaire entre le latin et le français.
De là, à partir du XIXe siècle, le mot a été utilisé comme adjectif pour qualifier les langues issues du latin, toujours appelées aujourd’hui langues romanes.
Et rapidement après, dans le domaine des beaux-arts et surtout de l’architecture, pour qualifier les productions artistiques des XIe et XIIe siècles en Europe de l’Ouest.