Comment s’écrit l’expression l’an deux mille vingt-trois ?
Écrit-on mille ou mil, dans un nom d’année comme celui-ci ? C’est vrai que ce mot possède les deux orthographes, mais elles ne s’emploient pas exactement de la même façon. L’orthographe mille est largement la plus répandue, et elle peut s’employer dans tous les contextes. En revanche, mil ne s’utilise que dans les noms des années, quand on les écrit en toutes lettres.
Alors doit-on écrire l’an deux mil vingt-trois, avec mil ?
En fait, deux orthographes sont possibles pour citer le nom de cette année : on peut écrire l’an deux mille vingt-trois ou l’an deux mil vingt-trois, au choix. Traditionnellement, l’orthographe mil est surtout employée dans certains documents officiels (comme les extraits d’actes de naissance) ou juridiques. L’orthographe avec mille relève plutôt des écrits courants.
Pour écrire le nom d’une année, ces deux orthographes n’ont pas toujours été en usage. Mais un changement orthographique s’est opéré au tournant des années 2000.
Jusqu’à la fin du XXe siècle, les graphies avec mil, par exemple mil neuf cent soixante-deux, étaient largement dominantes, et écrire une date avec la forme mille était considéré comme une erreur.
Mais pour l’année 2000, c’est la forme l’an deux mille qui s’est imposée. Et ensuite, pour les années qui ont suivi, l’orthographe des noms d’années avec mille a décollé. C’est la raison pour laquelle l’orthographe l’an deux mille vingt-trois est également correcte aujourd’hui.
Pour comprendre pourquoi on a longtemps écrit mil dans les noms de dates, il faut retracer une partie de l’histoire du mot. Ce nom de nombre apparaît en français au XIe siècle sous la forme mil. Quant à la forme mille, apparue un peu plus tard, elle correspondait à son pluriel ! Dans les siècles qui suivent, c’est cependant mille qui s’impose comme forme de base. On la trouve par exemple dans les dictionnaires du XVIIe siècle.
Durant ce siècle, des grammairiens codifient une règle de langue, suivant laquelle on écrit mil dans les noms d’années de l’ère chrétienne quand ce mot est suivi d’un autre nombre, et mille quand il est à la fin – comme dans deux mille. Cette règle, qui s’impose au XVIIIe siècle, coïncide avec l’idée que mil est la forme de singulier et mille celle de pluriel.
Et c’est probablement à partir du cas particulier prévu dans cette règle, pour l’an deux mille, que l’orthographe des noms d’années avec mille s’est développée !
D’autres variantes orthographiques
Depuis les rectifications orthographiques de 1990, on peut mettre des traits d’union entre tous les mots qui composent un nombre. Il est donc possible d’écrire l’an deux-mille-vingt-trois et, pourquoi pas, l’an deux-mil-vingt-trois.