conte

Le mot conte vient du verbe conter, qui lui-même vient du latin computare, dont le sens général est « énumérer, dresser une liste ». Au Moyen Âge, le verbe conter avait à la fois le sens de « calculer » et celui de « narrer, relater ». Au XVII^e siècle, pour distinguer ces deux sens, on a généralisé l’orthographe étymologique compter pour « calculer », et on a laissé à l’orthographe conter le sens de « narrer ».

Pour revenir au mot conte, on l’utilisait d’abord pour parler d’une histoire vraie, réellement arrivée, que l’on racontait pour se divertir. Puis, au XVI^e siècle, son sens change pour « récit ayant pour but de tromper les autres ». L’idée de divertir grâce à une histoire fait que conte change encore de sens au XVII^e siècle et désigne alors un récit inventé et en particulier une histoire que l’on se raconte de génération en génération. C’est encore le sens actuel du mot. À la même époque apparaît l’expression conte de fées, un type de conte représenté par des auteurs comme Charles Perrault.

Dans la même famille de mots, on trouve les verbes conter et raconter (le deuxième est plus fréquent aujourd’hui), et aussi conteur, conteuse, qui désigne une personne qui raconte les histoires, qui les transmet, mais aussi qui en écrit.

Comme nous l’avons vu, les mots conte et compte ont la même origine. Mais il ne faut pas les confondre : un conte, avec un n, est un récit, alors que le compte, avec un m et un p, est le résultat de l’action de compter. Quant au mot comte avec un m, il n’a rien à voir : il vient du latin comes, « haut dignitaire », et désigne un titre de noblesse, comme duc, marquis ou baron.