Quelle est l’origine du mot échec ?
Le mot échec provient d’un mot persan, shah, qui signifie « roi ». Ce mot figurait dans l’expression shah mat, « le roi est mort » : expression d’abord passée en arabe, puis en français dès le XIe siècle.
À cette époque, le mot avait la forme eschac, au pluriel eschas. L’apparition du son [k] à la fin du mot est probablement due à l’influence d’un autre mot d’ancien français, eschec, qui signifiait « butin ».
Jeu de plateau, contraire de réussite : comment le sens de échec a-t-il évolué ?
Des deux groupes de sens du mot, le premier qui s’est développé en français est celui relatif au jeu de plateau. On a d’abord employé l’interjection échec et mat (empruntée au persan), au jeu d’échecs, pour indiquer que le roi de l’adversaire était en position d’être pris, ce qui met fin à la partie.
Dès le XIIe siècle, le mot échecs a aussi désigné le jeu lui-même, puis les pièces avec lesquelles on y joue.
Le second groupe de sens est apparu peu après, au XIIIe siècle : d’abord le sens figuré de « obstacle, situation délicate », puis celui de « insuccès, fait d’échouer » qu’on lui connaît encore aujourd’hui.
Bien que leurs formes soient proches, les mots échec et échouer n’ont pas la même origine. Mais la forte proximité de sens entre les deux mots, qui provient peut-être de l’influence qu’ils ont exercé l’un sur l’autre, fait qu’on rapproche plus facilement le nom échec (comme contraire de réussite) du verbe échouer, plutôt que du nom du jeu de plateau.