Quelle est l’origine du mot racisme ?
Le mot racisme a été forgé en français à la toute fin du XIXe siècle. Il est construit à partir du nom race et du suffixe -isme, qui sert à former des noms de théories, de doctrines.
Racisme est donc un dérivé de race, mais avec ce mot pris dans un sens très spécifique, celui de « regroupement d’êtres humains selon des caractères physiques, en lien avec une origine commune ». Cette définition découle de celle qui s’applique à certaines espèces d’animaux. Cependant, elle s’en démarque par son inexactitude sur le plan biologique.
Évolution de sens de racisme en français
Le mot racisme semble avoir été forgé par un anarchiste français, Charles Malato. Cependant, il utilise ce mot en l’opposant à humanisme, à internationalisme. Pour lui, le racisme est la tendance des peuples à se fédérer autour d’une origine commune (peuples slaves, latins, etc.). Ce sens n’a pas subsisté.
Quand un nouveau mot est forgé, il est commun que la fixation de son sens prenne un peu de temps. En remontant aux plus anciennes attestations d’un mot, comme ici pour racisme, on retrouve alors des emplois dont le sens s’écarte de celui qu’on connaît.
Aux sources de son sens principal moderne, le mot racisme prend son essor avec la signification « croyance pseudoscientifique qu’il existe des races humaines et que certaines sont supérieures à d’autres ». Ces races seraient en rapport avec la répartition des peuples humains sur la planète, reconnaissables à des caractères physiques (couleur de peau, forme du visage…).
Cette croyance a débouché sur des doctrines qui ont légitimé des politiques de ségrégation, de discrimination, de violence. Dans les régimes qui recourent à des politiques racistes, la race dominante, au pouvoir, fait en sorte de restreindre les droits des citoyens d’autres origines.
De nos jours, le mot racisme désigne plus couramment l’attitude d’une personne qui considère comme inférieurs ceux ayant une autre couleur de peau qu’elle. Cette attitude, proche de la xénophobie, conduit à des discriminations, à des violences.
Plus largement, ce mot s’applique aussi à des discriminations fondées sur la religion, l’âge, l’orientation sexuelle ou encore d’autres caractéristiques.