maire

Quand on parle d’une femme qui dirige une municipalité, le mot maire reste-t-il masculin, ou bien s’emploie-t-il aussi au féminin ? Les deux sont possibles ! On dit aujourd’hui la maire ou le maire, pour désigner une femme qui exerce cette fonction.

En France, à partir des années 1940, des femmes ont accédé à la fonction de maire. La question est alors de savoir quel genre donner à leur titre. Au départ, le nom maire est resté exclusivement masculin : on disait Madame le Maire, dans l’usage administratif comme dans l’usage courant.

Mais la situation change à la fin du XX^e siècle, avec l’introduction officielle du féminin la maire dans une circulaire sur la féminisation en 1986. Par la suite, il faut encore du temps pour que cette forme de féminin se répande et entre dans les dictionnaires.

L’inflexion a lieu au début des années 2000. Premièrement, l’usage du féminin, une maire, devient de plus en plus fréquent. Et deuxièmement, cette forme de féminin entre dans les dictionnaires de référence : Petit Robert en 1999, Petit Larousse dans le millésime 2002.

En parallèle, l’Académie française continue de promouvoir l’usage du masculin. Du moins, jusqu’en mars 2019, date à laquelle elle prend acte de l’emploi courant du nom maire au féminin.

De nos jours, les deux variantes, le maire pour désigner une femme et la maire sont au coude-à-coude, en termes de fréquence. En général, une femme qui occupe la fonction de maire choisit la façon dont elle veut être désignée. Par exemple, Anne Vignot (maire de Besançon) emploie le féminin, tandis que Maider Arostéguy (maire de Biarritz) emploie le masculin.

Le choix du masculin ou du féminin peut aussi refléter l’opinion, le courant de pensée de la personne qui emploie ce mot. Autrement dit, ce choix peut être connoté (ou perçu comme tel), sur un axe opposant les réactionnaires aux progressistes.

Le nom maire possède une autre forme de féminin, mairesse. Celle-ci est surtout employée au Canada et en Suisse, mais elle est parfois en usage en France.