Comment écrire elle s’est fait ?
Fait ou faite ? Ce mot, qui est le participe passé du verbe faire, faut-il l’accorder au féminin ou non ? Les deux sont possibles, mais ils correspondent à des tournures de phrase différentes. Examinons ça de plus près.
Elle s’est fait, sans accorder au féminin
Statistiquement, dans la plupart des cas, on utilise elle s’est fait avec le mot fait qui reste invariable. C’est notamment le cas lorsque ce mot est suivi d’un verbe à l’infinitif.
Exemples pour ce cas de figure : elle s’est fait vacciner, elle s’est fait opérer, elle s’est fait attendre, elle s’est fait connaître, elle s’est fait remarquer, elle s’est fait licencier. Ce qu’on peut retenir, c’est que le participe passé du verbe faire reste invariable quand il est devant un verbe à l’infinitif.
L’autre cas de figure où fait ne s’accorde pas, c’est quand le mot qui désigne ce qu’elle s’est fait se situe après le verbe. Exemples : elle s’est fait une entorse, elle s’est fait des amis. Même chose dans les phrases elle s’est fait mal, elle s’est fait la malle, qui comportent une expression figée.
Elle s’est faite, en accordant au féminin
C’est donc beaucoup moins courant, mais possible tout de même : dans certaines tournures de phrase, le participe passé fait s’accorde avec s’ (ou avec elle, ce qui revient au même), donc au féminin.
Ainsi, on écrit elle s’est faite belle, elle s’est faite toute petite, elle s’est faite toute seule. On peut aussi utiliser un nom féminin singulier comme sujet du verbe : la vente s’est faite rapidement, la rencontre s’est faite en deux temps, la transition s’est faite en douceur.
La principale erreur qu’on rencontre, aussi bien à l’écrit qu’à l’oral, est d’accorder fait au féminin devant un verbe à l’infinitif : elle s’est faite connaître.
Cela dit, ce type d’erreur est devenu tellement courant en français qu’on peut légitimement se demander si la règle n’est pas en train d’évoluer…