Quelle est l’orthographe de ils se sont fait ?
Fait ou faits ? Ce mot, qui est le participe passé du verbe faire, faut-il l’accorder au pluriel ou non ? Les deux cas sont possibles, mais ils correspondent à des tournures de phrase différentes. Regardons ça de plus près.
Ils se sont fait, sans accorder au pluriel
Statistiquement, dans la plupart des cas, on utilise ils se sont fait avec le mot fait qui reste invariable. C’est notamment le cas lorsque ce mot est suivi d’un verbe à l’infinitif.
Exemples pour ce cas de figure : ils se sont fait vacciner, ils se sont fait connaître dans les années 2000, ils se sont fait cambrioler, ils se sont fait construire une maison, ils se sont fait attendre. Ce qu’on peut retenir, c’est que le participe passé du verbe faire reste invariable quand il est devant un verbe à l’infinitif.
L’autre cas de figure où fait ne s’accorde pas, c’est quand le mot qui désigne ce qu’ils se sont fait se situe après le verbe. Exemples : ils se sont fait une raison, ils se sont fait un nom, ils se sont fait une place, ils se sont fait une joie de nous recevoir. Même chose dans les phrases ils se sont fait mal, ils se sont fait la malle, qui comportent une expression figée.
Ils se sont faits, en accordant au pluriel
C’est donc beaucoup moins courant, mais possible tout de même : dans certaines tournures de phrase, le participe passé fait s’accorde avec se (ou avec ils, ce qui revient au même), donc au pluriel.
Ainsi, on écrit ils se sont faits beaux, ils se sont faits tout seuls, ils se sont faits tout petits. On peut aussi utiliser un nom masculin pluriel comme sujet du verbe : les changements se sont faits naturellement, les cours se sont faits à distance.
La principale erreur qu’on rencontre est d’accorder fait au pluriel devant un verbe à l’infinitif : ils se sont faits avoir. Cela dit, ce type d’erreur est devenu tellement courant en français qu’on peut légitimement se demander si la règle qui gouverne cet accord n’est pas en train d’évoluer…