C’est quoi, l’accord UE-Mercosur ?
L’expression
Depuis la toute fin du XXe siècle, les deux grands marchés que représentent l’Union européenne et le Mercosur négocient un accord pour favoriser le commerce entre eux.
Les points de discussion concernent principalement les droits de douane, qui seraient abaissés voire supprimés dans certains secteurs, avec des quotas.
Pour l’Europe, diminuer les droits de douane permettrait de mieux exporter son alcool (vins), ses produits laitiers (fromages), ses produits cosmétiques, ses automobiles. À l’inverse, les pays producteurs du Mercosur verraient les droits de douane diminuer sur la viande, le sucre, l’éthanol, etc.
Pour qu’un tel accord entre en vigueur, il faut déjà qu’il soit accepté par la totalité des États concernés, des deux côtés. En Europe, il devrait aussi être adopté par le Parlement européen et par le Parlement de chacun des 27 États membres. Les négociations durent depuis un quart de siècle, avec des avancées et des retours en arrière successifs.
Les raisons du refus
Sous la présidence d’Emmanuel Macron, la France est opposée à un tel accord. En effet son entrée en vigueur affaiblirait les producteurs français, en particulier dans les filières de la viande bovine, de la volaille, du sucre et de l’éthanol.
Concernant la volaille par exemple, l’accord UE-Mercosur déboucherait sur l’arrivée de milliers de tonnes de volaille sur le marché européen, produite avec des normes sanitaires et environnementales éloignées des standards européens.
Cette situation serait perçue comme une concurrence déloyale. Exemple parmi d’autres : contrairement aux éleveurs européens, les éleveurs sud-américains peuvent recourir à des hormones de croissance.