shatta

Le mot shatta désigne au départ un style de musique né en Martinique, dans les années 2010, qui accompagne des textes aux paroles crues, explicites. C’est un dérivé du dancehall jamaïcain. On appelle aussi shatta le style de danse qui se pratique sur cette musique, qui est relativement proche de la danse du bouillon et du twerk.

Le mot s’emploie aussi comme adjectif, quand on dit par exemple :

1. une artiste shatta,
2. une chanteuse shatta,
3. un son shatta,
4. une soirée shatta,
5. une ambiance shatta.

À partir de là, des expressions comme shatta gyal, shatta girl et shatta tout seul ont servi à désigner des femmes (surtout antillaises) qui pratiquent cette danse, qui participent à ces soirées.

Et, par extension, le nom une shatta a acquis le trait de « décomplexée, ouverte, qui assume son appétit sexuel ». Le mot devient alors un synonyme argotique de tana, proche aussi de meuf, de gadji.

Le mot shatta est emprunté à l’argot créole jamaïcain, où il circule plutôt sous la forme shotta, au moins depuis le début du XXI^e siècle. Ce mot, qui pourrait être une variante de l’anglais shooter, « tireur », désigne au départ un gangster. Il s’est notamment fait connaître en anglais via le film américano-jamaïcain Shottas (sorti en 2002).

Dans les années 2020, le shatta se répand bien au-delà des frontières de la Martinique. Le style musical gagne notamment en popularité grâce à la chanteuse Maureen. En 2025, un tube de Meryl et Eva (« c’est une shatta Coco Chanel ») diffuse plus largement le sens de « meuf décomplexée ».

• 27 novembre 2025. Sortie de la chanson Coco Chanel, de Meryl ft. Eva, qui participe à la diffusion du mot shatta.

1. shatta (fr.wiktionary.org)
2. Shatta (fr.wikipedia.org)
3. Shottas (en.wiktionary.org)
4. shatta (urbandictionary.com)
5. shotta (urbandictionary.com)
6. Tim Levaché, 2023, Shatta et rap français : focus sur une fusion vouée à l’explosion (radiofrance.fr)
7. Le shatta, c’est quoi ? (nrjantilles.com)
8. Chloé Denis, Félix Pommier, 2025, Qu’est-ce que le shatta ? Comprendre en trois minutes (lemonde.fr)