fable

En latin, le verbe fari qui signifie « parler » a donné le mot fabula dont le sens premier est « propos, conversation ». De ce premier sens, un deuxième est né, celui de « récit » (ce que l’on raconte grâce à la parole) et en particulier de « récit ou histoire inventé ». Toujours en latin, ce sens s’est ensuite précisé d’un côté en « petit conte avec une morale qui met en scène des animaux » et de l’autre côté en « histoire mensongère ».

Le mot français fable est un emprunt au latin fabula. Il existe en français depuis le XII^e siècle avec ces deux sens. Au XVII^e siècle, Jean de La Fontaine a écrit de très nombreuses fables. La plupart sont inspirées de fables d’Ésope, un auteur grec qui a vécu six siècles avant notre ère et qui est le premier à avoir écrit des fables sous la forme qu’on connaît aujourd’hui.

Fabula a aussi donné le mot picard fableau, qui désignait un récit moral composé en vers de huit syllabes, type de texte courant aux XIII^e et XIV^e siècles. C’est de là que vient le mot français fabliau, qui est donc de la même famille que fable.

Une personne qui écrit des fables s’appelle un fabuliste, mais une personne qui invente des histoires, des mensonges, s’appelle un fabulateur ou une fabulatrice. Pour dire « inventer des histoires », on peut utiliser les verbes fabuler ou affabuler : les histoires qu’on raconte s’appellent alors des fabulations ou des affabulations.

Le mot fabuleux s’utilise en français depuis le XIV^e siècle avec le sens « qui relève de la fable ou d’une histoire merveilleuse ». On utilise donc ce mot pour parler de choses tellement incroyables qu’on croirait qu’elles sont inventées. Au XX^e siècle, un deuxième sens dérive du premier : ce qui est fabuleux, c’est ce qui est incroyable, donc ce qui est exceptionnel, formidable.

Nous avons présenté les mots qui, comme fable, viennent de fabula. Mais on peut remonter plus loin ! Jusqu’au verbe latin fari et au grec phaínein : arbre étymologique de la racine phaínein.