Quelle est l’étymologie du mot fantôme ?
D’origine grecque, le mot fantôme est arrivé en français en passant par… Marseille !
Initialement, on trouvait en grec attique (le grec ancien parlé à Athènes) le mot phantasma qui signifiait « apparition, vision » et qui avait pour deuxième sens « spectre, fantôme ». En grec ionien, ce mot avait plutôt la forme phantagma (dont on n’a pas de trace écrite).
Or, la ville de Marseille a été fondée en 600 avant notre ère par des Grecs d’Asie mineure ; c’était donc une colonie ionienne. Dans le grec parlé à Marseille, le mot phantagma s’est altéré en phantauma puis, quand la ville est devenue romaine, il est entré dans la langue latine où il a conservé les deux sens qu’il avait en grec.
De là il a évolué en deux mots différents, phantasme et fantosme. Ces deux mots avaient à peu près le même sens, et pendant longtemps fantosme était le plus utilisé. Tandis que fantôme conserve le sens qu’on lui connaît aujourd’hui, au XIXe siècle phantasme acquiert le sens médical de « hallucination » et il se différencie donc de fantôme. Par la suite, son sens évolue encore et sa variante orthographique fantasme devient majoritaire.
D’autres mots de la même famille
Outre fantasme (et ses dérivés fantasmer et fantasmatique), plusieurs mots appartiennent à la famille de fantôme.
Fantomatique est l’adjectif dérivé de fantôme. Il existe un autre adjectif, fantomal : il a le même sens mais il est plus rare et plus littéraire. Le nom fantasmagorie, qui désigne un type de spectacle basé sur des illusions d’optique, appartient aussi à cette famille, ainsi que son dérivé fantasmagorique.
Si on remonte maintenant à la racine grecque, phantasma vient du verbe phaínein, « briller, apparaître », qui a donné un autre mot grec de sens proche : phásma, qui signifie « apparition, vision, fantôme » mais aussi « signe des dieux » et « monstre ». Le latin scientifique du XVIIIe siècle a emprunté ce mot au grec : phasma (phasme, en français) désigne un insecte ressemblant fort aux aux végétaux sur lesquels il vit et passe inaperçu.
Pour aller plus loin et explorer cette très grande famille de mots : arbre étymologique de la racine phaínein.