islamophobie

L’islamophobie est une attitude de rejet, d’hostilité, voire de haine, à l’égard des musulmans et de la religion musulmane. Elle se traduit par des propos, des prises de position, mais aussi des actes violents. Mais quelle est l’étymologie du mot islamophobie ?

Le mot islamophobie a été formé à partir de islam et de l’élément phobie, repris du mot grec pour peur. Il est construit sur le même modèle que xénophobie, homophobie, russophobie, anglophobie.

Il existe une polémique sur les conditions d’apparition de ce terme. On en trouve des attestations en français dès 1910 (puis sporadiquement dans le demi-siècle qui suit), dans les écrits d’ethnologues qui étudiaient l’Afrique de l’Ouest. Mais le mot n’a pas pris à cette époque, les attestations restent isolées.

Le mot islamophobie commence à être plus régulièrement employé dans les années 1980, avant de voir son usage décoller à la toute fin du XX^e siècle. Il fait alors écho à des tendances de la société française mais aussi à l’opposition, à l’échelle internationale, entre États arabes et Occident.

Des personnes avancent que le mot islamophobie a été créé dans la République islamique d’Iran à la fin du XX^e siècle, dans le but de donner à cette notion un nom instrumentalisable. Cette date correspond effectivement à la période de diffusion du mot dans plusieurs langues, voire à son apparition dans certaines.

Mais il est difficile de retracer les mécanismes qui ont conduit à la diffusion du terme islamophobie en français, et d’établir un agent qui en aurait fait la promotion.

Autant la définition du mot islamophobie est simple, autant la réalité qu’il désigne est difficile à cerner. Quand des actes violents sont perpétrés contre des musulmans, il arrive qu’on se questionne sur leur nature islamophobe ou non.

Manier le concept d’islamophobie, comme celui d’antisémitisme d’ailleurs, est devenu le marqueur d’un ancrage politique. Ainsi des responsables politiques évitent d’utiliser ce mot, préférant parler d’actes antimusulmans.

• Fin avril 2025. Après le meurtre d’un musulman en train de prier dans une mosquée, le débat politique se cristallise autour de l’emploi du mot islamophobie pour désigner ce qui sous-tend un tel crime.