woubi

Le mot woubi est en usage dans le français parlé en Côte d’Ivoire. Il désigne un homme homosexuel, et plus particulièrement un homme efféminé, parfois aussi un travesti, qui adopte un rôle passif dans les relations homosexuelles.

Ce mot s’oppose alors à yossi, qui s’applique à un homme, éventuellement déjà en couple avec une femme, qui pratique aussi des relations homosexuelles. Mais d’où vient la dénomination woubi ?

J’ai eu beau chercher, impossible de remonter la piste de ce mot. Il s’agit peut-être d’un emprunt à une langue de Côte d’Ivoire ou d’Afrique de l’ouest, mais les recherches dans des dictionnaires n’ont rien donné. La création du mot pourrait aussi reposer sur des ressorts ludiques.

Ce qui est sûr en revanche, c’est que le mot woubi est attesté au moins depuis les années 1990. Il figure notamment dans le titre d’un documentaire sorti à la fin du XX^e siècle.

À l’origine, ce terme appartenait à l’argot des homosexuels et il est longtemps resté cantonné à ce cercle. Il avait alors une connotation neutre. Il est ensuite passé en nouchi, argot de la jeunesse ivoirienne, commençant à devenir péjoratif.

Dans les années 2020, il occupe l’espace médiatique à l’occasion d’une vague de haine à l’égard des hommes homosexuels. Passé dans le français pratiqué en Côte d’Ivoire, sa connotation devient encore plus négative, insultante. Le mot s’approche alors de makoumé, de zemel, de tahan, insultes équivalentes employées en français par des groupes restreints de locuteurs.