Que veut dire le mot makoumé en français ?
Le mot makoumé, souvent écrit makoumè mais aussi macoumé, macoumè avec un c, est une insulte à caractère homophobe adressée à un homme. C’est un synonyme de mots plus connus comme tapette, pédale, fiotte, et son emploi est tout aussi grave. On rencontre aussi en français l’expression créole ti makoumè, où ti équivaut à petit.
Makoumé désigne en particulier un homme qui manque de virilité, dans l’apparence (homme efféminé) ou dans les actes (mauviette qui n’a pas de courage). Il s’applique aussi à un homme qui a des manières affectées ou qui s’adonne à une activité (particulièrement la danse) à la manière d’une femme.
D’où vient le mot makoumé ?
Ce mot provient des créoles des Antilles : créole guadeloupéen, créole martiniquais, créole guyanais. Il a été formé à partir des mots français ma commère. De manière péjorative, le mot commère peut désigner un homme qui aime les potins, qui colporte des ragots. Makoumé est ensuite passé en français, probablement à la fin du XXe siècle.
Le mot makoumé est-il vraiment homophobe ?
La question n’est pas tranchée, car la connotation de ce mot n’est pas perçue de la même façon par tout le monde. Pour beaucoup de Français des Antilles, l’emploi de ce mot en créole n’est pas problématique. Il est par exemple à l’honneur dans une chanson festive des années 1990, Ziggy cé an makoumé.
Cette question se pose surtout quand le mot est repris en français, car alors sa connotation peut glisser. On fait ici un parallèle avec les mots tahan et zemel, d’origine arabe, et qui ont le même sens que makoumé en français. Dès lors qu’un mot emprunté se diffuse, il prend la place d’autres termes dont l’emploi est clairement homophobe.
Il peut alors servir de leurre : tant qu’il n’est pas connu de tous, son caractère homophobe n’est pas éclatant. Mais il ne faut pas s’y tromper : employé en français, c’est-à-dire dans des phrases en français, le mot makoumé véhicule souvent une intention stigmatisante et injurieuse. Sa connotation homophobe est grandissante.