C’est quoi, les Kanaks ?
Le mot Kanaks désigne le peuple autochtone de Nouvelle-Calédonie. C’est un peuple mélanésien, c’est-à-dire localisé dans la partie sud-ouest de l’océan Pacifique. On rappelle que la Nouvelle-Calédonie est un ensemble d’îles actuellement sous la souveraineté de la France, mais dont l’autonomie ou l’indépendance est discutée.
Un peu moins de la moitié des citoyens de Nouvelle-Calédonie déclarent appartenir au peuple kanak. L’histoire de l’archipel (colonisation, difficile cohabitation entre Kanaks, caldoches et autres populations non autochtones) a conduit à l’émergence de mouvements politiques indépendantistes.
Le mot kanak fonctionne aussi comme adjectif. Il s’applique alors à ce qui est relatif aux Kanaks. Exemples :
- le mariage kanak,
- le droit kanak,
- la langue kanake,
- les traditions kanakes.
D’où vient le mot Kanaks ?
Le terme date du milieu du XIXe siècle. Il est emprunté à une langue polynésienne, probablement le hawaïen, où kanaka signifie « homme ». Le mot kanak s’est d’abord appliqué à toutes les populations mélanésiennes du Pacifique, avant de se restreindre au peuple autochtone de Nouvelle-Calédonie.
Comment s’écrit le mot Kanak ?
L’histoire des Kanaks est étroitement liée à l’évolution de l’orthographe du mot Kanak. À l’origine, le mot a été orthographié Kanak, avant d’être rapidement francisé en Canaque dès la fin du XIXe siècle.
La francisation du mot s’est accompagnée d’un changement du sémantisme du mot. Dans l’imaginaire métropolitain, le mot a été associé à l’idée de manque de manières, voire de sauvagerie. Dans un sens figuré, Canaque a alors fonctionné comme insulte, sous cette graphie.
Après l’insurrection des années 1980, les Kanaks ont revendiqué l’emploi de la graphie Kanak. C’est assez rare pour le souligner : ce choix orthographique correspondait à une revendication politique et surtout identitaire. Il s’agissait en effet de revenir à un usage neutre du mot, dénué de toute connotation.
Au-delà de ça, les promoteurs de ce choix ont demandé que le mot kanak soit toujours invariable à l’écrit (les traditions kanak, la langue kanak). Cette demande n’empêche pas des formes francisées, avec un e de féminin ou un s de pluriel, d’avoir cours dans les usages.
Dans les deux dernières décennies du XXe siècle, les graphies kanak et canaque ont été au coude-à-coude en termes de fréquence. Par la suite, c’est la forme kanak qui s’est imposée.