Que veut dire le mot pogrom ?
Le mot pogrom désigne à l’origine, dans la Russie tsariste des années 1880 à 1910, un soulèvement violent visant les Juifs. Dans ce contexte, un pogrom, c’est une attaque contre une minorité juive, qui prend la forme de pillages, de massacres, une attaque tolérée par les autorités.
Les pogroms étaient donc des accès de violence meurtrière ciblant la communauté juive. Il y en a eu deux vagues principales : en 1881 – 1884 suite à l’assassinat d’Alexandre II (Kiev, Varsovie, Odessa et une centaine d’autres) et en 1903 – 1906 après des mauvaises récoltes dues à la sècheresse (Jytomyr, Kichinev, Bialystok, Tomsk, etc.). Ces violences se sont déroulées dans un contexte d’antisémitisme entretenu par le régime en place.
Par la suite, on a aussi appelé pogrom tout soulèvement violent contre une minorité juive, motivé par l’antisémitisme, quel qu’en soit le contexte. La Nuit de Cristal (début novembre 1938 dans toute l’Allemagne) est peut-être le plus célèbre des pogroms, mais il y en a eu d’autres : à Anvers en 1941, à Cracovie en 1945, etc.
Bien que le mot pogrom soit apparu en français au début du XXe siècle, on l’utilise aussi rétroactivement pour parler des massacres de Juifs ayant eu lieu aux siècles précédents.
Par extension, ce mot désigne également un soulèvement meurtrier ciblant une minorité et sous-tendu par des motifs racistes.
D’où vient le mot pogrom ?
Ce mot est emprunté au russe. Dans cette langue, c’est un dérivé du verbe gromit’, « détruire », construit avec le préfixe po- qui marque l’idée d’achèvement. En russe, pogrom signifie « destruction complète ».