Comment se prononce le mot femme ?
Même si le mot femme s’écrit avec un e, il se prononce avec la voyelle [a]. Mais pourquoi ?
Le mot femme provient du latin femina, qui était prononcé en accentuant la première syllabe fe. Des siècles d’évolution de la langue entre le latin et le français ont conduit à ce que, il y a mille ans environ, il se soit prononcé [fe:m] (« féém » avec un é long), qu’on écrivait feme ou femme.
Ensuite, depuis mille ans, ce mot a continué son évolution phonétique. Sa prononciation est devenue d’abord [fɑ̃m] (« fan-m » avec la voyelle nasale an), puis [fam] comme aujourd’hui. Cependant, sa forme écrite n’a pas suivi. Malgré quelques attestations de la graphie fame, l’orthographe qui nous est parvenue, femme, est très ancienne.
Il y a donc eu un phénomène de forte évolution phonétique du mot, couplée à la fixation de sa forme écrite. Cela conduit à la situation de décalage qu’on connaît aujourd’hui.
Y a-t-il d’autres mots concernés ?
D’autres mots ont la même particularité : solennel, poêle et aussi les adverbes en -emment comme évidemment, apparemment. Plusieurs d’entre eux se sont aussi prononcés autrefois avec la voyelle nasale [ɑ̃].
Récemment, des mots ont connu le phénomène inverse ! Il s’agit des mots couenne et moelle. En effet, ces mots se sont prononcés avec le son [a] et c’est d’ailleurs toujours la norme aujourd’hui. Mais les prononciation [kwɛn], [mwɛl] (« kwèn, mwèl ») sont apparues récemment et se répandent, sous l’influence de leur forme écrite.
Même chose pour le verbe hennir, dont la prononciation [aniʁ], encore utilisée au début du XXe siècle, a complètement disparu aujourd’hui !