Définition de l’expression

écriture inclusive

Quelle est la définition de l’expression écriture inclusive ?

On appelle écriture inclusive un ensemble de principes dans l’écriture qui visent à une représentation égale des hommes et des femmes. L’écriture inclusive est une pratique militante qui cherche à se défaire de certaines règles de la langue, comme le fait que le masculin soit le genre non marqué, le genre par défaut.

Il arrive souvent que le terme écriture inclusive soit utilisé pour désigner uniquement l’utilisation de points médians. Mais il s’agit en fait d’un procédé beaucoup plus large.

En quoi consiste l’écriture inclusive ?

Il y a plusieurs grands principes dans l’écriture inclusive. Le premier est la féminisation systématique des noms de métiers. Cela consiste par exemple à écrire Madame la Ministre plutôt que Madame le Ministre, ou encore une écrivaine plutôt que un écrivain pour désigner une femme.

Le deuxième consiste à faire apparaître à la fois le masculin et le féminin quand on se réfère à un groupe mixte ou à une personne dont on ignore le genre. Ici, plusieurs usages coexistent. Le plus courant consiste à juxtaposer la flexion féminine à la flexion masculine à l’aide de points médians (les étudiant·e·s ou les étudiant·es, les électeur·rice·s). Mais certains refusent d’utiliser le point médian lorsque les formes masculine et féminine du mot ont plus de deux lettres de différence ; ils préfèrent soit écrire les deux formes en toutes lettres (les électeurs et les électrices), soit, quand c’est possible, avoir recours à une formulation englobante (l’électorat).

Le point médian n’étant pas toujours facile à taper au clavier, il est parfois remplacé par un point normal. Le trait d’union et les parenthèses sont aussi utilisés dans ce rôle, mais les plus militants considèrent que le trait d’union sous-entend un lien de dépendance et que la parenthèse sous-entend une infériorité.

Cette représentation plus égalitaire des hommes et des femmes se retrouve également dans les accords grammaticaux. L’écriture inclusive propose de reprendre des règles d’accord anciennes : l’accord de proximité et l’accord selon le sens. L’accord de proximité, c’est le fait d’accorder un mot en genre avec le nom le plus proche dans la phrase : les hommes et les femmes sont belles. L’accord selon le sens consiste à accorder un mot au féminin s’il se rapporte à un groupe avec une majorité de femmes et à l’accorder au masculin s’il qualifie un groupe avec une majorité d’hommes.

Un autre principe de l’écriture inclusive propose de ne plus utiliser le terme les hommes pour désigner l’espèce humaine, et d’avoir recours à des termes plus universels comme les humains.

Est-ce que écriture inclusive et écriture épicène sont des expressions synonymes ?

Non, mais ce sont des expressions proches. On qualifie d’épicène un nom ou un adjectif qui a la même forme au masculin et au féminin (comme drôle, incroyable). L’écriture épicène, ou écriture neutre, est le fait de s’efforcer d’utiliser des mots épicènes dans le but de rester neutre, de ne pas marquer le genre, et donc d’empêcher que le masculin soit visible au détriment du féminin. Alors que l’écriture inclusive utilise également des mots non épicènes et fait apparaître simultanément la forme du masculin et celle du féminin.

Quel est le problème avec l’écriture inclusive ?

C’est durant les années 2010 que l’expression écriture inclusive se répand, en même temps que la pratique correspondante. Au fur et à mesure qu’elle gagne en visibilité, la polémique qu’elle suscite s’intensifie.

Ceux qui lui sont favorables défendent l’idée que l’égalité entre les hommes et les femmes doit passer par le langage et rappellent que l’accord systématique au masculin ne s’est généralisé qu’au XVIIe siècle, à l’initiative d’hommes qui y voyaient un moyen de renforcer la domination masculine.

Mais l’écriture inclusive se heurte à une forte opposition. Elle est jugée trop compliquée à apprendre, à écrire et à lire, notamment pour les personnes atteintes d’un trouble dys. On lui reproche d’être ambigüe sur la prononciation des mots, de compliquer l’oralisation. De plus, il existe différentes pratiques de l’écriture inclusive : utilisation de points médians, de l’écriture épicène, de nouvelles formes de pronoms (celleux, iel) ; et cette hétérogénéité des pratiques est utilisée pour décrédibiliser le phénomène.

Quelle est la position des institutions ?

Le Haut Conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes se positionne ouvertement en faveur de l’écriture inclusive à partir de 2015. À l’inverse, l’Académie française fait partie des détracteurs de ce qu’elle considère comme un « péril mortel » pour la langue française.

En 2017, des députés demandent l’interdiction de l’écriture inclusive dans les manuels scolaires. Au début de l’année 2021, une proposition de loi vise à interdire l’usage de l’écriture inclusive dans les documents administratifs.

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