islamo-gauchiste

Le mot islamo-gauchiste (qui s’écrit aussi islamogauchiste, soudé) est l’adjectif qui correspond au terme islamo-gauchisme. C’est aussi un nom : les islamo-gauchistes.

Quant au mot islamo-gauchisme, il désigne la convergence, réelle ou supposée, de la gauche et de l’extrême gauche françaises avec les mouvements islamistes ou avec l’islam politique.

Ce mot s’est d’abord appliqué, au début des années 2000 dans le contexte du conflit israélo-palestinien, à l’alliance de circonstance, face à un ennemi commun, entre une frange de l’extrême gauche (anticapitaliste, altermondialiste) et l’islam politique.

Il a refait surface à plusieurs reprises dans les débats de société liés à la place de l’islam en France. Avec le temps, le sens de islamo-gauchiste a évolué pour faire de plus en plus référence à la connivence, réelle ou supposée, d’une partie de l’extrême gauche envers l’islamisme, l’islam radical.

À partir de 2020, le terme d’islamo-gauchiste est employé pour qualifier un courant de pensée reposant sur divers concepts militants importés des États-Unis : études post-coloniales ou décoloniales, lutte contre le privilège blanc, cancel culture.

Dans les définitions qui précèdent, on a pris des précautions, en prenant soin d’écrire « réelle ou supposée ». Il faut dire que le mot islamo-gauchiste relève du registre polémique. Plus il est employé et agité comme un épouvantail, plus son sens devient flou et ambigu, à mesure que son caractère péjoratif et agressif s’amplifie. En cela, on peut le rapprocher des mots wokisme, wokiste.

Lorsque l’extrême droite qualifie un adversaire d’islamo-gauchiste, c’est pour dénoncer son idéologie d’extrême gauche, jugée dangereuse. À l’inverse, pour ceux qui sont visés, ce mot est un outil rhétorique toxique qui discrédite tout discours sur la justice sociale.